Bonjour,
J’espère que vous allez bien.
Au programme cette semaine : un hommage à David Lynch, l’artiste qui m’a le plus influencée.
Difficile d’imaginer ce qu’aurait été mon parcours sans lui.
Je me souviens de ma sidération en découvrant Twin Peaks et la joie de savoir qu’il existait quelqu’un sur terre capable de créer cet univers.
Au-delà de son art, c’est aussi son éthique qui m’inspire : une intégrité sans faille, une gentillesse reconnue sur tous ses tournages, et une persévérance qui force l’admiration. Par exemple, son premier long métrage, Eraserhead, entièrement autoproduit, s’étire sur cinq longues années de travail et d’obstacles à surmonter.
Son échec avec le film Dune aurait pu le briser, mais il en a tiré la force de créer des œuvres plus personnelles, devenues inoubliables.
Cette newsletter lui est dédiée. Bienvenue dans l’univers lynchien.
Bonne lecture,
Josie
👉 rdv vendredi 21 mars à 19h à l’Institut des futurs souhaitables pour une soirée poésie hors du commun. Je ferai notamment une performance poétique… C’est gratuit sur inscription. Inscrivez-vous ici.
L’inspiration : houle arty
David Lynch a toujours puisé son inspiration dans l’art sous toutes ses formes. Son univers est une mosaïque de références : du surréalisme aux atmosphères troubles d’Edward Hopper, en passant par l’abstraction de Pollock et les distorsions de Francis Bacon, son peintre préféré.
Même sa chevelure, sculptée en vague, semble un clin d'œil involontaire à Hokusai. Comme ses films, elle capte une énergie brute, un mouvement figé entre équilibre et chaos.
Chez Lynch, chaque image est un tableau, chaque scène une composition où l’étrange dialogue avec le familier. Une œuvre où l’art ne se contemple pas : il se ressent.
Pas étonnant qu’il ait commencé sa carrière en tant que peintre.
Tendance : mode et déco lynchienne
L’univers de David Lynch inspire une mode où le chic flirte avec l’étrange. Satin, velours, coupes rétro et silhouettes théâtrales…
L’aura hypnotique de Twin Peaks et Blue Velvet s’infiltre sur les podiums.
Vogue décrypte cette fascination pour l’esthétique lynchienne dans la mode, Les Inrocks reviennent sur son influence intemporelle et Elle retrace les moments où ses films ont marqué les créateurs contemporains.
“À l'image de sa richesse, l'univers lynchien s'est manifesté sur les podiums de mille et une manière. Rei Kawakubo, par exemple, a utilisé la musique de Blue Velvet lors du défilé “Blue Witch” de Comme des Garçons au printemps-été 2016. Lors du défilé “Creatures of the Wind” au printemps 2017, les créateurs Shane Gabier et Chris Peters ont invité la musicienne Julee Cruise à interpréter la chanson du thème de Twin Peaks. D'autres créateurs, comme Raf Simons et Jun Takahashi d'Undercover, se sont emparés des visuels emblématiques du cinéaste et en ont orné leurs créations.” Vogue
Je me souviens aussi des escarpins d’Amélie Pichard en hommage à la série Twin Peaks, avec écrit “Fire walk with me” le long du pied.
Une collection capsule décalée et envoûtante, où le mystère et le glamour se mêlent jusque dans les moindres détails. Entre sensualité et étrangeté, qui prouve que la mode aussi peut raconter des histoires troublantes.
Sans oublier, les fameux rideaux rouges !
L'architecte Amélie Vermersch avait décoré un appartement posé au bord des pistes d'Avoriaz, dont les rideaux rouges étaient un clin d’œil à Twin Peaks (à voir sur IDEAT).
Vous pouvez inviter David Lynch dans votre salle de bain à travers cette sélection de rideaux de douche Redbubble ô combien étrange.
Ou opter pour un papier peint panoramique décor de théâtre de la Maison Images d'Epinal chez Etoffe.
Et vous projeter dans cette salle, commande pour l’exposition David Lynch, The Air is on Fire, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, à Paris, en 2007.
👉Découvrir la mode lynchéenne
À voir : Il était une fois... "Sailor et Lula"
Tourné en 1990, Sailor et Lula est le cinquième long métrage de David Lynch. Il succède à la chute du Mur, à l'invasion du Panama par les États-Unis et au massacre de Tian'anmen. En pleine fièvre créatrice - cinéaste d'avant-garde, il est aussi peintre, réalisateur publicitaire et auteur d'une série qui stupéfie les téléspectateurs, "Twin Peaks" -, David Lynch explique : "J'avais l'impression que le monde entier devenait fou."
Passionnante incursion dans la galaxie David Lynch, ce documentaire lui emprunte ses codes musicaux et visuels (bande son envoûtante, vues nocturnes de l'Amérique) pour nous imprégner de son univers.
Il replace aussi Sailor et Lula, ce conte de fées schizophrène et violent, dans le contexte troublé de son époque.
Le film reçoit la Palme d'or au Festival de Cannes et se fait autant huer qu’acclamer dans la salle ! Son art est loin de faire l’unanimité et c’est aussi ce qui le rend intéressant.
Je vous conseille également de regarder le merveilleux documentaire sur David Lynch, intitulé “The art life”, qui m’a profondément marquée et aidée à continuer dans mes projets et mes engagements.
👉Il était une fois... Sailor et Lula
Le mot doux de Laura Dern
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“David répondrait que la méditation est la source de son bonheur, et je suis sûre que c'est vrai. Il sait qui il était et ce qu'il est devenu presque immédiatement après s'être mis à méditer, donc c'est lui le meilleur juge. J'ajouterais pourtant que, selon moi, son bonheur est en partie dû au fait que, comme créateur, il ne s'impose aucune limite.
Dans notre culture, le jugement de soi et la honte sont omniprésents, et David n'a rien de tout ça en lui. Quand il fait quelque chose, il ne se demande jamais ce que les autres en penseront, ce que devraient être ses choix, ou ce qu'exige l'esprit de l'époque. Il obéit à ce qui fait des bulles dans sa cervelle, à ce qui en déborde, et c'est en partie ce qui fait sa joie d'être.” Laura Dern
